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Cette rubrique est composée de deux parties : une note rédigée par Enerdata et le Trilemme de l’énergie de la Finlande, issu des travaux du Conseil Mondial de l’Énergie.

Politiques énergétiques

Le ministère des Affaires économiques et de l’Emploi est responsable de la politique énergétique du pays, à travers son département de l’Énergie, qui est en charge des marchés de l’énergie, de l’efficacité énergétique, des échanges de droits d’émission, des énergies renouvelables, ainsi que de l’énergie et des carburants nucléaires. Selon son Plan National Énergie et Climat (PNEC, 2019), la Finlande vise à atteindre plus de 50 % d’énergies renouvelables dans sa consommation d’énergie finale en 2030 (dont 30 % pour le secteur des transports). Une loi interdisant l’utilisation du charbon, signée en 2019, vise à éliminer progressivement le charbon dans la production d’électricité et de chaleur d'ici à 2029. En 2019, le pays s’est également engagé à atteindre la neutralité carbone d'ici à 2035.

Dans le cadre de son Plan pour la reprise et la résilience (2021), la Finlande prévoit d’investir 319 millions d’euros dans la décarbonation de son secteur énergétique. 161 millions d’euros seront investis dans l’énergie éolienne offshore, les carburants renouvelables dans les transports, la géoénergie et l’énergie solaire ; 156 millions d’euros seront investis dans l’hydrogène à faible émission et le captage de carbone (CCUS) ; 70 millions d’euros seront investis dans les systèmes de chauffage zéro carbone et 40 millions d’euros dans les transports renouvelables.

La Finlande poursuit également un programme nucléaire, encadré par la loi sur l’énergie nucléaire (1987), principal instrument législatif régissant les activités nucléaires de la Finlande. Le texte réglemente l’utilisation de l’énergie nucléaire, la mise en place d’une procédure d’autorisation et la gestion des déchets nucléaires. L’autorité finlandaise de sûreté radiologique et nucléaire (Säteilyturvakeskus, STUK) est un organisme indépendant qui réglemente l’utilisation de l’énergie nucléaire dans le pays.

Situation énergétique

Consommation totale :

En 2021, la consommation totale du pays a rebondi de 5 % pour atteindre 33,5 Mtep, revenant à son niveau de 2019. Auparavant, elle était restée stable autour de 34 Mtep entre 2013 et 2019. La consommation totale d’énergie par habitant est deux fois plus élevée que la moyenne de l’Union européenne, atteignant 6 tep en 2021, dont plus de 15 000 kWh d’électricité. La biomasse est le principal combustible du mix énergétique finlandais et sa part croît (33 % en 2021, contre 23 % en 2010). Viennent ensuite le pétrole (22 %), le nucléaire (18 %), le charbon (9 %), le gaz (6 %), l’hydroélectricité (4 %), l’éolien (2 %) et les importations d’électricité (2 %) (2021). Consommation finale – La consommation finale d’énergie a rebondi de 6 % pour atteindre 26 Mtep en 2021. Elle était restée globalement stable autour de 25 Mtep depuis 2000 (26 Mtep entre 2016 et 2019). L’électricité est la principale source d’énergie dans la consommation finale (27 % en 2021), suivie par le pétrole (26 %), la biomasse (25 %), la chaleur (16 %), le charbon (4 %) et le gaz (3 %). En 2021, l’industrie était le principal consommateur d’énergie (43 % de la consommation finale d’énergie, y compris les usages non énergétiques), suivie par les bâtiments (ménages et services, 36 %) et les transports (16 %). La part élevée de l’industrie dans la consommation finale est liée à l’industrie des pâtes et papiers, très importante dans le pays. La consommation de pétrole, de gaz et de charbon est restée relativement stable en 2021, atteignant 7,4 Mt, 2,6 Gm3 et 7 Mt respectivement. La consommation d’électricité a augmenté de 6,8 % en 2021 atteignant 94 TWh, après une baisse en 2019 et 2020 (- 1,7 % et - 5,4 % respectivement).

Figure 1. Consommation d'énergie primaire, 1990-2021

Consommation d'énergie primaire

Source : Enerdata, Global Energy & CO2 Data

Capacités installées :

À la fin de l’année 2021, la capacité de production d’électricité de la Finlande atteignait 17,9 GW, dont 3,3 GW d’éolien (18 %), 3,2 GW d’hydroélectricité (18 %), 2,8 GW de nucléaire (15 %), 2,5 GW de charbon, de gaz et de biomasse (14 % chacun), 900 MW de pétrole (5 %) et 430 MW de solaire (2 %). La Finlande possède cinq réacteurs nucléaires : deux réacteurs BWR de 880 MW chacun (Olkiluoto 1 et 2), un réacteur EPR de 1,6 GW (Olkiluoto 3) et deux réacteurs VVER de technologie russe de 496 MW (Loviisa 1 et 2). Olkiluoto 3 a démarré sa production commerciale en avril 2023, après avoir connu de nombreux retards.

Figure 2. Capacité installée, 2021

Capacité installée

Source : Enerdata, Global Energy & CO2 Data

Production :

La production d’électricité a augmenté de 4 % en 2021 pour atteindre près de 72 TWh (du fait de la reprise de la production à partir de biomasse). Elle était restée relativement stable entre 2011 et 2020, oscillant autour de 67-69 TWh/an. Le nucléaire est la principale source d’énergie du mix électrique (33 % en 2021, contre 28 % en 2010). Viennent ensuite l’hydroélectricité (22 %), la biomasse (20 %), l’éolien (11 %, contre 2 % en 2013), le charbon (8 %) et le gaz (5 %). La production sans CO2 (comprenant le nucléaire, l’hydroélectricité, la biomasse et les énergies renouvelables) couvrait 87 % du mix électrique en 2021.

Figure 3. Production d’électricité, 1990-2021

Production d'électricité

Source : Enerdata, Global Energy & CO2 Data

Importations et exportations :

La Finlande est relativement pauvre en ressources énergétiques, à l’exception de l’hydroélectricité et de la biomasse, et se repose ainsi sur les importations. L’approvisionnement en pétrole est essentiellement assuré par celles-ci, notamment en pétrole brut (plus de 80 %). En 2021, les importations de pétrole brut ont chuté de 26 % à 8,4 Mt. Elles provenaient principalement de Russie (64 %) et de Norvège (11 %). La Finlande est cependant exportatrice nette de produits pétroliers (6,5 Mt exportées en 2021). Les importations de gaz sont restées relativement stables depuis 2015, oscillant autour de 2,5 Gm3 (2,6 Gm3 en 2020 et en 2021). En 2021, la Russie a fourni 98 % de ces importations (et 100 % des importations de gaz de la Finlande par gazoduc). Avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, le pays dépendait ainsi fortement de la Russie pour son approvisionnement en pétrole et en gaz. En 2021, la Finlande a également importé 2,5 Mt de charbon et 24,5 TWh d’électricité (6,7 TWh pour les exportations).

Perspectives énergétiques

Le PNEC de la Finlande définit un objectif de consommation finale d’énergie de 290 TWh en 2030, correspondant à une consommation d’énergie primaire de 405 TWh. Les économies d’énergie finale cumulées devraient s’élever à 105 TWh sur la période 2021-2030.

Selon les prévisions de Fingrid, le gestionnaire du réseau national de transport d’électricité, la consommation d’électricité devrait atteindre entre 100 et 115 TWh en 2030, portée essentiellement par l’industrie. La capacité éolienne devrait dépasser 14 GW en 2030, soit de quoi générer 53 TWh d’électricité, couvrant de 30 à 50 % de la consommation totale d’électricité du pays. De plus, la capacité solaire devrait atteindre 3 GW en 2030.

Actuellement, environ 3,5 GW de projets éoliens sont en construction en Finlande, tandis que plus de 23 GW sont dans la phase de développement. 2 GW de solaire sont également en phase de développement. Le ministère finlandais de l’Économie et de l’Emploi prévoit que la consommation de gaz reste stable entre 2021 et 2030, autour de 2,5 Gm3.

Le pays s’intéresse également au développement de l’hydrogène : en février 2023, le groupe finlandais OX2 a lancé une étude préliminaire pour le développement d’une installation de production/distribution d’hydrogène de 3 GW sur l’île d’Åland.

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