Analyse comparative de l’autoconsommation photovoltaïque industrielle en France et en Allemagne : projections, simulations des coûts d’opportunité évités et évaluation économique sur 20 ans
Cette note de synthèse mandatée par l’Office franco-allemand pour la transition énergétique, a été rédigée par :
- Corentin Boillet, Consultant Clean Tech, Enerdata
- Mélodie Mistré, Analyste Sénior, Enerdata
- Fabrice Poulin, Responsable du département Clean Tech, Enerdata
Elle contient les chapitres suivants :
I. Introduction
II. Méthodologie
III. Analyse comparative : LCOE et prix de l’électricité
IV. Bénéfices économiques et défis pour l’intégration de l’autoconsommation industrielle
Extrait de la note de synthèse : Analyse comparative : LCOE et prix de l’électricité
III.1. Calcul et présentation du LCOE selon les zones géographiques
La production PV annuelle pour chacun des six sites en France et en Allemagne a été déterminée à l’aide de simulations.
Tableau 2 : Résultats des simulations annuelles de production PV (productible) pour les six sites étudiés (ordre décroissant) via l’outil PVGIS.
Source : Enerdata
On peut déjà observer des écarts significatifs de production : à dimensionnement égal, une même centrale PV produira près d’1,5 fois plus d’électricité à Perpignan qu’à Hanovre.
Le LCOE a été calculé sur la période 2024-2044, soit 20 ans.
Tableau 3 : Résultats des calculs de LCOE sans et avec batterie sur les six sites étudiés (ordre croissant).
Source : Enerdata
L’ensoleillement étant le paramètre clé pour le LCOE, le coût global d’une installation PV en toiture est le plus bas à Perpignan. En effet, les différences de coûts d’installation et de maintenance sont faibles entre l’Allemagne et la France.
Cependant, cela ne signifie pas nécessairement que c’est à Perpignan qu’un industriel aura le plus intérêt à faire de l’autoconsommation. Comme nous le verrons plus bas dans cet article, les prix de l’électricité à la consommation (industrielle) ont également une influence déterminante.
III.2. Scenarii des prix de l’électricité
En Allemagne, les scénarios Enerfuture de prix (prix au consommateur final toutes taxes incluses) pour l’industrie sont tous orientés à la baisse jusqu’en 2030, avec un minimum avoisinant les 205-210 €/MWh à cette date. Ils augmentent ensuite de quelques pourcents par an pour atteindre un maximum autour de 245-250 €/MWh en 2044.
De même en France, les scénarios de prix sont tous orientés à la baisse jusqu’en 2031-2032, avec un minimum avoisinant les 125-130 €/MWh à cette date. Par la suite, ils augmentent également de quelques pourcents par an pour atteindre un maximum autour de 145-150 €/MWh en 2044.
Dans nos scénarios, les prix de l’électricité pour l’industrie en Allemagne sont ainsi en moyenne 1,5 à 2 fois plus élevés qu’en France.
Un écart de +/- 10 €/MWh a été appliqué par rapport à la moyenne de ces scénarios, afin de définir un scénario à prix bas et un scénario à prix haut.
III.3. Compétitivité de l’autoconsommation pour l’industrie
Dans cette partie, les coûts de l’énergie pour un industriel ont été comparés selon deux stratégies distinctes :
- Installation d’un système PV + batterie, comme décrit en partie 2, avec revente du surplus (si surplus) ou rachat du manque d’électricité avec les prix de nos hypothèses ;
- Achat d’électricité (« sans PV + batterie »).
Figures 2 : Projections des coûts d’électricité sur 20 ans selon différents scénarios sur les six sites étudiés.
Les coûts figurant dans les six graphiques suivants sont systématiquement exprimés en valeurs cumulées.
Pour les sites en France :
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Pour les sites en Allemagne :
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Source : Enerdata
Le temps de retour sur investissement est le plus court pour les industriels situés à Stuttgart et à Perpignan dans notre modèle. L’installation sera amortie en six ans à Stuttgart et en sept ans à Perpignan. À l’inverse, il faudra plus de dix ans à Lille.
L’installation d’un système PV + batterie en autoconsommation semble donc profitable pour un industriel à des horizons de moyen terme. Toutefois, une visibilité économique à plus de 5 ans reste indispensable.
À Lyon et Perpignan, la courbe des coûts présente une pente négative, ces deux sites étant les seuls, parmi ceux étudiés, où la production annuelle estimée du parc PV est supérieure à la consommation annuelle estimée de l’industriel.
Télécharger la note de synthèse complète sur le site de l’OFATE